jeudi 27 janvier 2011

Responsable mais pas coupable


Il jaillit du fond de la mer...
Il bondit jusqu'à Jupiter...
Qui est-il ?...
D'où vient-il ?...
Tout est lié. Comment avais-je pu, des années durant, me voiler la face à ce point ? Comment avais-je pu ne pas voir ce qui, aux yeux du monde entier, était aussi visible, éclatant, que le nez au milieu du visage ? Avais-je été réellement aveugle ? Dès lors que j'y songe, il me semble impossible, vain, de me chercher des excuses : car je n'avais pas été dupe, loin de là ; simplement, comme beaucoup d'autres, j'ai préféré fermer les yeux, et laisser faire... Du coup, c'est toute une éducation qui reste à revoir.
Le responsable de cette corruption généralisée s'appelle Kaniel. Noam Kaniel. Mais, en réalité, tout le monde l'appelait Noam. Tout court. Et pour ceux qui ont grandi à la même époque que moi, il était difficile de passer à côté du phénomène, tant il était déjà omniprésent (sur les plateaux de télévision). Le pire, c'est qu'il a même grandi avec nous - sa carrière débuta avec les années 70 -, "l'enfant-star" !
Vague air de David & Jonathan avant l'heure, "col-de-chemise-sur-pull-indéfinissable", pattes d'éph' trop larges... voilà, en vérité, ce petit rien auquel tout tenait, finalement. Et qui vous propulsait tout droit chez Marie & Gilbert Carpentier. S'il s'était seulement arrêté là... Mais non : à partir de 1975, Noam (toujours mineur à l'époque des faits) peut même se vanter de devenir le précurseur d'un type alors inexistant en France : le "chanteur-exclusif-de-génériques-TV".  Et là, plus moyen de l'arrêter. Ni d'y échapper. Qu'on veuille bien juger du pedigree (celui que la postérité retiendra, je le crains) !
Entre autres choses... Sans oublier l'inénarrable "Shérif... fais-moi peur" : toujours lui ! On lui devrait également - et cela mérite vérification - les génériques de "L'agence tous risques", des "Mystérieuses cités d'or", "Les entrechats"... Sa discographie a de quoi faire tourner la tête (à ce propos, je m'étonne qu'on lui ait toujours refusé la médaille de la Légion d'Honneur, un NRJ Award, une place d'enseignant à la Star Ac' - voire jury à la Nouvelle Star, ce qui revient au même  - ou toute autre récompense qui aurait couronné l'ensemble de sa carrière). Et l'on verra sans doute, d'ici quelques années, cette fameuse "période Télé"  courue par les collectionneurs mondiaux de disques vinyles...
Conseil aux maisons de disques : plutôt que de compiler d'obscurs morceaux auto-produits de rock progressif, des musiques de films improbables ou encore de l'illustration sonore douteuse, ne serait-il pas enfin temps d'offrir au public français une anthologie des génériques TV enregistrés (ou produits, ou arrangés, ou...) par Noam (avec faces B inédites, alternate takes, demo versions, etc.) ?

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