vendredi 12 août 2011

Initials L.L.

S'il y a bien un truc qui me fait invariablement fondre, ce sont les voix féminines : chantantes, seule ou à plusieurs, a cappella ou accompagnées par des musiciens, rien à faire. Chanteuses de musique folk, de new wave, de trip-hop ou de classique... je finis toujours par succomber à leurs charmes de sirènes - voire leurs griffes de velours. Et j'en redemande. (Ma chair est bien faible, décidément.)
Dans un registre bien précis, celui de la "pop à Paris", j'ai un temps cherché, parmi ces innombrables "swinging mademoiselles", celle qui, plus que les autres, saurait accaparer totalement mes sens, me vampiriser, incarner à jamais mon idéal féminin, immatériel, celui que je passerais mes nuits à essayer d'imaginer (le but étant de ne jamais vraiment y parvenir). Cet idéal, je reconnais aujourd'hui ne pas l'avoir trouvé. Toutefois, certaines ont su s'en approcher.
Elle, c'est Léonie. Léonie Lousseau. Mais on la connaît surtout par son prénom. Sa carrière n'est pas d'une longévité enviable ni même exceptionnelle (à peine une demi-douzaine de 45 tours en dix ans mais aucun album) ; elle ne figure pas non plus parmi les méga-canons de beauté que l'époque a vu naître ; pourtant, en dépit de cela, deux ou trois chansons bien placées lui ont suffi pour que le charme fragile de sa voix, parfois plus proche du susurrement "à la Birkin" que du chant, opère. Exemple :
Léonie a toujours été, il faut le reconnaître, bien entourée. Si elle revisite le répertoire de Jean-Claude Vannier ("Je m'appelle Géraldine" ou "L'enfant assassin des mouches"), on retrouve également derrière elle les arrangements du duo Karl-Heinz Schäfer/Christophe - celui-là même d' "Aline" et des "mots bleus", second couteau occasionnel pour l'écurie Motors -, comme sur ce magnifique "Lennon" :
Mais leur collaboration ne durera seulement qu'un temps (grosso modo de 71 à 73, à peine une paire d'années plus ou moins prolifiques). On retrouve ainsi Léonie chanter sur un morceau de la musique du mythique film "Les gants blancs du diable", sorti en 1973 et écrite par le même Schäfer, ou parolière pour Christophe, un an plus tôt, avec lequel elle reste encore en contact. "La fille de la véranda", celle de Julien Clerc - écrite par son propre futur collaborateur, Roda-Gil - : c'est elle. Malgré cela, Léonie n'enregistrera encore guère que deux ou trois singles jusqu'en 1979, collaborant occasionnellement ça et là, avant de disparaître définitivement du circuit pour raisons personnelles, semble-t-il.
La chanteuse s'est faite rare depuis bientôt 30 ans. Comme tant d'autres. Je tiens pour ma part à lui confesser qu'elle aura toujours eu pour moi ce mot de la fin, précieux, un unique vers ô combien désuet, néanmoins de ceux qui m'ont longtemps titillé : "Détricote-moi ma jupe-culotte".

3 commentaires:

  1. Merci pour ces retrouvailles!
    Surprise! Je recherchais Martine...
    Quels jolis souvenirs...
    Pas de nostalgie, mais la vie passe vite...
    (clin d'oeil, Sèvres, c'était si bien!...)
    Martine "Léonie" avait un autre talent:
    les arts plastiques...

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  2. hi - has leonie emailed you asking to take the post down? - because she's emailed me...

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  3. Léonie a aussi réalisé le superbe dessin de couverture du premier album de Dynastie Crisis paru en 70 sur le label Somethin'else (futur label Motors).... et repris aussi sur les 45T issus de cet album..

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