mardi 1 mars 2011

Comme un ouragan

A celles et ceux qui n'auraient pas suivi  l'actualité musicale en France l'année dernière, il ne serait pas inopportun de rappeler que l'un des "tubes" majeurs de 2010 fut composé et interprété par un ex-musicien de Johnny Hallyday juste après que ce dernier l'ait viré de son line-up à la veille d'une tournée de concerts... au milieu des années 80. Déprimé mais pas rancunier, Pierre Billon transforma au final cette mésaventure en une chanson bien dans l'air du temps, mais qui n'allait devenir un hit - malgré elle (et pour des raisons qui dépassèrent sûrement Billon himself) - que quelques trente ans après.
A celles et ceux qui auront survécu au tsunami d'enthousiasme que suscita la résurrection miraculeuse de cette "Bamba triste", il ne serait pas inopportun de rappeler que, sensiblement à la même époque, débutait la carrière solo d'un autre ex-musicien (de Gilbert Montagné, Roland Magdane...) : Thierry Pastor, qui allait connaître un succès retentissant - 700 000 singles vendus  - dès la sortie en 1981 de son premier 45 tours "Le coup de folie".
1er degré ? Il ne faudrait ici nullement prêter foi à celui de la pochette du single (malgré son air qu'on jurerait tout droit sorti de la collection pour homme d'un catalogue La Redoute). Car une fois posé sur la platine, le disque tient toutes ses promesses. Et l'on comprend effectivement mieux les raisons d'une telle réussite.
version 1
Rappelons que Pastor n'a alors que 21 ans. Produit par l'immense Roland Magdane (auquel le chanteur ressemble d'une façon... personnelle), "Le Coup de folie" s'envole dans les hit-parades, s'exporte par-delà nos frontières et va jusqu'à connaître plusieurs adaptations - pas piquée des hannetons - dans nos pays voisins (exemple : la Belgique). Un deuxième single (chanté en anglais), un album suivront, puis d'autres... Mais sa carrière (en dents de scie suite à de graves problèmes de santé - un accident de la route -) restera malgré tout intimement liée aux années 80.
version 2
De prime abord, il ne serait question dans cette chanson que d'une banale histoire d'amour qui dégénère. En revanche, si l'on y prête une oreille un peu plus exercée, l'auditeur pointilleux y déchiffrera probablement "la transcription cathartique du temps traumatisant de la guerre d'Algérie, puisque les paroles appuyées musicalement : folie, fini yeahh et quitte tes gants de boxe sont des allusions dissimulées à la folie de la guerre d'Algérie et à la satisfaction évidente que cette guerre-tuerie soit enfin finie. Cette symbolique est appuyée par l'expression quitte tes gants de boxe, que l'on peut comprendre par "bas les armes, halte au feu" (dixit Wikipédia)... On en pensera ce que l'on voudra et, si l'on a rien de mieux à faire, on pourra toujours s'amuser à rechercher une signification sûrement cachée aux paroles de son autre tube : "Sur des musiques noires"...
Contre toute attente, la musique de Pastor rencontre encore aujourd'hui, un peu partout sur le web, un certain engouement auprès d'internautes que l'on imagine de tous âges et vaguement nostalgiques. Il semblerait enfin que l'homme ait continué de se produire dans divers galas et, en même temps, de prodiguer ses sages conseils à de nouveaux talents de la chanson française. On est désormais rassurés : les 80's ne sont pas encore enterrées !

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