samedi 5 février 2011

Le cinéma anglais et moi

Comme souvent, c'est la musique qui est à la base de cette note... L'histoire commence par un dimanche après-midi passé au Virgin mégastore des Champs-Élysées, alors que j'errais à travers leur rayon de musiques de films. Je me rappelle m'être arrêté à la fin du rayonnage, devant un CD dont la pochette - une simple fleur blanche ensanglantée sur fond noir - m'intrigua au plus haut point : "Valerie and her week of wonders". Le film m'était alors strictement inconnu, le compositeur pas moins, mais les brèves critiques - par des chanteurs ou musiciens anglais que j'avais fréquenté un temps - s'accordaient à encenser ces mélodies oniriques, envoûtantes, voire parmi les plus obsédantes qu'il leur fut donné d'entendre au cours de leur carrière (au dire des exégètes). Intrigué, donc, je l'achète aussitôt et le ramène chez moi. C'est ainsi que je découvris du même coup Finders Keepers et la nouvelle vague tchèque. Et depuis, effectivement, j'ai toujours le plus grand mal à décrocher de la galette (dont l'intérieur du livret reproduisait l'affiche originale).
Sur la pochette du disque, parmi les louanges en question, figurait à côté de "Valerie..." la référence d'un autre film : "The wicker man". En bon internaute, je pianote et découvre rapidement, avec la plus grande stupeur, un réel culte voué à ce sombre film de 1973, considéré par ses fans comme le "Citizen Kane" du cinéma fantastique britannique (zappez l'ignoble remake à l'américaine récent, avec Nicolas Cage dans le rôle principal). Mais là n'était pas la question : mieux encore, je découvre cette musique sublime, onirique, envoûtante, parmi les plus obsédantes que j'ai pu entendre (le clip est, hélas ! tronqué : version intégrale ici)...
D'un bout à l'autre, le reste du disque ne déçoit jamais une seule seconde. Dieu te bénisse, Paul Giovanni... (Je ne tardais pas à me procurer la réédition - vinyle, celle-là - de cette miraculeuse BO.) Dans la foulée, fiévreux comme tout un chacun, je parcours quelques forums sur la toile, histoire de dénicher d'autres perles susceptibles de provoquer chez moi un émoi semblable. Et là, étrangement, tout concorde à me ramener vers ce fameux cinéma anglais, celui-là même que Truffaut et Godard s'escrimaient à démolir dans les règles de l'art depuis l'époque où ils officiaient en tant que mercenaires pour les cahiers (jaunes) du cinéma : et tandis que Finders Keepers nous apportait en exclusivité la musique originale d'un polar de série B, "Sitting target" (Douglas Hicocks, 1972), du sieur Stanley Myers, son voisin de palier Trunk éditait quant à lui celle restée inédite d'un autre contemporain de "Wicker man" : "Psychomania" (qui, pour résumer, racontait l'histoire d'une bande de zombies-bikers fouteuse de pagaille).
Re-claque. Je pourrais également citer "Deathline", cette histoire fumeuse de cannibales qui vivent dans les égouts londoniens (toujours avec le grandissime Christopher Lee) mais, personnellement, je trouve cette dernière BO - concoctée par Wil Malone - moins réussie que celle de Cameron, même si elle sonne un peu comme du John Carpenter avant l'heure : curieusement, elle donne moins envie de voir le film en question. Ce à quoi encouragent, bien au contraire, les autres films cités précédemment. Mais en vérité, je vous le dis, une fois que l'on a vu ce dont il retourne, on se trouve souvent déçu par les images, jamais par la musique (les tchèques constituant en quelque sorte l'exception à cette règle). Au final, c'est assez bancal, presque indéfinissable, comme sensation, ce cinéma anglais. Pas vraiment des films, quoi ?

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