lundi 31 janvier 2011

R.I.P.

Captain Beefheart, Jean Rollin, Blake Edwards... Le monde des Arts se dépeuple au fil des mois. Certains laissant plus de traces que d'autres, cela va sans dire, selon le temps qu'on les a fréquentés (ou pas). Ainsi, j'aimais Jean Rollin, tandis que Blake Edwards me laissait plus ou moins indifférent. Il en serait de même ici pour John Barry et Captain Beefheart (comment ça : par rapport ?). Parce que les disques du dernier ne figuraient pas dans la discothèque familiale - j'en reparlerais peut-être un jour -, ou bien serait-ce parce que je suis resté trop souvent planté devant notre téléviseur le samedi après-midi à regarder "Amicalement votre" sur M6 ?
Parce que : oui ! Barry, c'était "James Bond". Barry, c'était "Danse avec les loups". Barrry, Fatboy Slim l'a samplé. Barry, c'était aussi l'ex de Birkin (avant Serge G.). Barry, c'était... c'était pas John Williams, non plus (et heureusement !...), mais il peut tout de même se vanter d'avoir conquis la planète entière rien qu'avec deux génériques (un film et une série TV, donc). Ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Qu'il repose en paix, l'heureux homme...

jeudi 27 janvier 2011

Me, Myself and YouTube 2

Je n'en peux plus d'être surpris. Au plus je visionne de clips, au plus je me demande jusqu'où tout cela pourra bien me mener. Ma santé mentale m'inquiète semaine après semaine, j'ai peur de dépasser le point de non-retour et de ne jamais revenir indemne de telles contrées. Après l'ex-Russie : la Suède ? La Finlande ?  Voire au-delà... Qui sait ?... Passons. Tout me porte à croire que, en dépit de tous mes efforts de compréhension, la réponse se trouvera  irrémédiablement et à jamais en dehors de notre temps (X). Preuve qu'on ne se méfiera jamais assez de ces soi-disant pays de l'est... Séquence : "Je suis vivant mais j'ai peur".
Et tant qu'à y être, autant présenter Ake Blomqvist, ce légendaire professeur de danse (disco, cela va de soi), paraît-il... du moins, en Finlande.

Responsable mais pas coupable


Il jaillit du fond de la mer...
Il bondit jusqu'à Jupiter...
Qui est-il ?...
D'où vient-il ?...
Tout est lié. Comment avais-je pu, des années durant, me voiler la face à ce point ? Comment avais-je pu ne pas voir ce qui, aux yeux du monde entier, était aussi visible, éclatant, que le nez au milieu du visage ? Avais-je été réellement aveugle ? Dès lors que j'y songe, il me semble impossible, vain, de me chercher des excuses : car je n'avais pas été dupe, loin de là ; simplement, comme beaucoup d'autres, j'ai préféré fermer les yeux, et laisser faire... Du coup, c'est toute une éducation qui reste à revoir.
Le responsable de cette corruption généralisée s'appelle Kaniel. Noam Kaniel. Mais, en réalité, tout le monde l'appelait Noam. Tout court. Et pour ceux qui ont grandi à la même époque que moi, il était difficile de passer à côté du phénomène, tant il était déjà omniprésent (sur les plateaux de télévision). Le pire, c'est qu'il a même grandi avec nous - sa carrière débuta avec les années 70 -, "l'enfant-star" !
Vague air de David & Jonathan avant l'heure, "col-de-chemise-sur-pull-indéfinissable", pattes d'éph' trop larges... voilà, en vérité, ce petit rien auquel tout tenait, finalement. Et qui vous propulsait tout droit chez Marie & Gilbert Carpentier. S'il s'était seulement arrêté là... Mais non : à partir de 1975, Noam (toujours mineur à l'époque des faits) peut même se vanter de devenir le précurseur d'un type alors inexistant en France : le "chanteur-exclusif-de-génériques-TV".  Et là, plus moyen de l'arrêter. Ni d'y échapper. Qu'on veuille bien juger du pedigree (celui que la postérité retiendra, je le crains) !
Entre autres choses... Sans oublier l'inénarrable "Shérif... fais-moi peur" : toujours lui ! On lui devrait également - et cela mérite vérification - les génériques de "L'agence tous risques", des "Mystérieuses cités d'or", "Les entrechats"... Sa discographie a de quoi faire tourner la tête (à ce propos, je m'étonne qu'on lui ait toujours refusé la médaille de la Légion d'Honneur, un NRJ Award, une place d'enseignant à la Star Ac' - voire jury à la Nouvelle Star, ce qui revient au même  - ou toute autre récompense qui aurait couronné l'ensemble de sa carrière). Et l'on verra sans doute, d'ici quelques années, cette fameuse "période Télé"  courue par les collectionneurs mondiaux de disques vinyles...
Conseil aux maisons de disques : plutôt que de compiler d'obscurs morceaux auto-produits de rock progressif, des musiques de films improbables ou encore de l'illustration sonore douteuse, ne serait-il pas enfin temps d'offrir au public français une anthologie des génériques TV enregistrés (ou produits, ou arrangés, ou...) par Noam (avec faces B inédites, alternate takes, demo versions, etc.) ?

dimanche 16 janvier 2011

Une année de disques : semaine 2

Deuxième fournée discophile de l'année, disais-je. Je confesse volontiers qu'une de mes marottes en la matière, c'est le rock psychédélique et/ou progressif français. Du moins, celui d'avant ma naissance. Parce qu'entre la fin des années soixante et le début des années soixante-dix, on a tout de même connu dans l'hexagone une période sacrément bénie (sans aucun blasphème), pendant laquelle émergèrent une pléthore de talents qui n'avaient alors rien à envier à ces (soi-disant) sacrosaints "voisins anglais", voire ceux d'outre-atlantique vantés depuis toujours par une presse mollassonne et honteuse. Parmi ce foisonnant vivier - duquel on n'est certes pas forcé de tout apprécier -, chacun pourrait trouver, je le pense, son (ses) chouchou(s) : fut-il éphémère (Tac Poum système, Unity, Docdaïl...), ou réussit-il jusqu'à mener une carrière telle que le monde entier nous l'envie aujourd'hui (Gong, Magma, Heldon...) ?
Ok, je n'écoute pas ça non plus depuis très longtemps. Moi qui fus pendant des années un gros amateur de musique noire américaine (soul, funk, R'n'B, jazz...), une fois extraite cette substantifique moëlle, je suis passé à des DJ's qui jouaient d'autres sons, en même temps différents et pourtant bien de chez nous ; il a  bien fallu ensuite que je me documente un peu sur le sujet ; et pour cela, fréquenter des disquaires parisiens qui m'ont définitivement ouvert les yeux (et les oreilles) à ce réel magma sonore. C'est ainsi que j'en suis venu à rechercher les vinyles de cette scène ébouriffée et ébouriffante. Cette semaine, j'ai donc ajouté crânement à ma (toute) petite collection :
- Ame Son : "Catalyse" (BYG, 1970. 33t échangé chez un  ex-troglodisquaire) :

- Gong : "Garçon ou fille" (BYG, 1969. 45t emporté aux enchères sur ebay) :
affaire(s) à suivre...

jeudi 13 janvier 2011

Ribbons of dreams

Au cours de mes années fac, je n'ai pas connu une seule soirée (étudiante ou non) où l'on n'ait pas joué, à un moment ou à un autre, le "Misirlou" de Dick Dale, ce morceau surf-rock instrumental popularisé par Tarantino qui l'avait choisi pour l'ouverture de Pulp Fiction (on peut le comprendre, il faut bien reconnaître que le morceau est imparable). Du coup, j'étais frustré, moi que l'on empêchait de choisir la musique sous le prétexte infondé que j'avais des goûts bizarres. Aussi, bougon, plutôt que de me ridiculiser à gigoter sur la piste de danse, je préférais finir la soirée derrière, tapant la causette au DJ : j'en profitais au passage pour  reluquer ce qu'il jouait comme disques. Maintenant que j'y repense, j'ai l'impression d'avoir toujours fait ça...
Ce qui, des années après, m'a logiquement amené à la réflexion suivante : si j'étais un réalisateur de films, comment m'y prendrais-je pour choisir la musique qui décorera mon nouvel opus (et faire un carton) ? Il me faudrait forcément opter pour l'une des deux formules :  d'une part, celle qui consiste à confier à un étranger (à l'œuvre) la mise en musique ; en second lieu, déterminer moi-même les ambiances qui coïncideraient le mieux avec ce que l'on voit à l'écran. (Je préfère écarter toute solution hybride, c'est déjà suffisamment cornélien ainsi.) Dans un cas comme dans l'autre, cela peut donner des résultats assez ébouriffants : par exemple, l'on a parfois vu naître de véritables couples (Fellini/Rota, Polanski/Komeda, Burton/Elfman, Leone/Morricone, Kurosawa/Sato, Spielberg/Williams, Herzog/Fricke, Truffaut/Delerue... et même Besson/Serra !) au sein desquels une alchimie évidente, palpable, existait. Secundo, les mixtapes concoctées par le réalisateur même peuvent s'avérer toutes aussi efficaces.
Pour ma part, je suis persuadé qu'en tout cinéphile il y a un mélomane (et vice et versa). Viscéralement, l'un ne peut pas aller sans l'autre. Ce qui a tout de même donné nombre de réussites dans le domaine depuis l'invention des frères Lumière. Or, comme je suis loin d'être aussi âgé, je ne saurais vous parler que de ce que je connais. Et pour le prouver, autant présenter quelques modèles du genre (c'est-à-dire, en même temps, un super film ET une super BO) qui m'ont largement marqué :
 - Peter Gabriel "Birdy" (1984) :
Peter Gabriel fut parmi les premiers à combiner instruments électroniques (le synthétiseur) et traditionnels (les percussions africaines) au sein de chansons pop. Le résultat est absolument détonant. Et puis, Alan Parker, c'est tout de même le type qui avait déjà adapté "The Wall" au cinéma, alors...
 - Serge Gainsbourg "Anna" (1967) :
"Roller girl", "Sous le soleil exactement", "Je n'avais qu'un seul mot à lui dire"... Un méga-clip vidéo dédié à la beauté de Karina (qui chante et danse, donc), ici magnifiée par le grand Serge : de quoi tomber amoureux fou, exactement.
 - Curtis Mayfield "Superfly" (1972) :
Black power ! Personnellement, et malgré l'Oscar pour Isaac Hayes, je le trouve nettement plus abouti que "Shaft" et nombre de ses succédanés (comparez ici). Définitivement, une réussite du genre par l'une des voix soul les plus vibrantes qui soient.
 - Ennio Morricone "Il était une fois la révolution" (1971) :
On peut pas imaginer un film de Sergio Leone sans la musique de Morricone. (De la même manière, il me paraît difficile de concevoir une musique d'Ennio Morricone sans la voix d'Edda dell'Orso.) Que ce soit "Le bon, la brute et le truand" ou "Il était une fois la révolution", chaque film du tandem mériterait une place au panthéon cinématographique.
- Osanna "Milano calibro 9" (1972) :
Un film et une BO qui auront marqué beaucoup de (beau) monde, c'est le moins que l'on puisse dire : Tarantino cite ce giallo comme un chef-d'œuvre absolu et DJ Shadow sample l'intro d'un morceau pour son album "Endtroducing".
 - Popol Vuh "Aguirre" (1972) :
Il y a dans "Aguirre, la colère de Dieu" cette séquence d'ouverture magnifique, inoubliable : du haut d'une montagne, à moitié cachée par les nuages, nous voyons descendre, minuscules, des dizaines d'hommes, tous droit sortis d'un temps reculé, comme suspendu... Tels un Dieu observant les humains, nous croyons même entendre chanter les anges... (Je dois confesser ici écouter religieusement cette BO chaque soir - ou peu s'en faut - avant de m'endormir.) Par la suite, Werner Herzog fera de nouveau appel à son groupe fétiche, Popol Vuh, pour ses autres chefs-d'œuvres que sont "Fitzcarraldo", "Nosferatu, fantôme de la nuit", "Cœur de verre"...
 - Various "Pulp Fiction" (1994) :
J'ai lu quelque part que Tarantino, avant même d'écrire une seule ligne de scénario, recherchait d'abord les chansons dont il allait s'inspirer pour définir le ton de chaque scène, ou ses personnages. "Pulp Fiction" est, à mon goût, le seul résultat réellement réussi d'un bout à l'autre de ce processus créatif. Petite piqûre de rappel :
1.  Pumpkin And Honey Bunny (dialogue)/MISIRLOU (02:27)
MISIRLOU performed by Dick Dale & His Del-Tones
2.  Royale With Cheese (dialogue) (01:42)
3.  JUNGLE BOOGIE (03:05)
Performed by Kool & The Gang
4.  LET'S STAY TOGETHER (03:15)
Performed by Al Green
5.  BUSTIN' SURFBOARDS (02:26)
Performed by the Tornadoes
6.  LONESOME TOWN (02:13)
Performed by Ricky Nelson
7.  SON OF A PREACHER MAN (02:25)
Performed by Dusty Springfield
8.  Zed's Dead, Baby (dialogue)/BULLWINKLE PART II (02:39)
BULLWINKLE PART II performed by The Centurians
9.  Jack Rabbit Slims Twist Contest (dialogue)/YOU NEVER CAN TELL (03:12)
YOU NEVER CAN TELL performed by Chuck Berry
10.  GIRL, YOU'LL BE A WOMAN SOON (03:09)
Performed by Urge Overkill
11.  IF LOVE IS A RED DRESS (HANG ME IN RAGS) (04:55)
Performed by Maria McKee
12.  Bring Out The Gimp (dialogue)/COMANCHE (02:10)
COMANCHE performed by The Revels
13.  FLOWERS ON THE WALL (02:23)
Performed by The Statler Brothers
14.  Personality Goes A Long Way (dialogue) (01:00)
15.  SURF RIDER (03:18)
Performed by The Lively Ones
16.  Ezekiel 25:17 (dialogue) (00:51)
 - The RZA "Ghost dog : the way of the samuraï" (1999) :
Jarmusch a toujours été particulièrement attentif quant au choix de ses compositeurs : quand il ne pioche pas dans sa propre discothèque ("Coffee & cigarettes", "Broken flowers"), il fait appel à des pointures telles que Neil Young (se rappeler "Dead man") ou The RZA. Et ça marche.
 - Lalo Schifrin "Bullitt" (1968) :
Parce qu'il y a Steve McQueen qui poursuit les méchants au volant d'une voiture hyper-classe dans les rues de San Francisco. Et aussi parce qu'il y a la musique de Lalo Schifrin (mister "Mission : impossible" himself).
 - Various "Trainspotting" (1996) :
Un excellent (et explosif) condensé de la scène britannique des années 90 : Primal Scream, Underworld, Blur... Une grosse claque qui décoiffe, quand on découvre le film pour la première fois.
T H E   E N D

mardi 11 janvier 2011

Émois, émois, émois

Flashback. 1983. (Ou 1985 ?) Je ne suis encore qu'un enfant. L'écran devant moi, énorme, d'abord noir, brille soudain d'une constellation d'étoiles. La musique retentit. Je connais chaque note de ce thème par cœur.  Je sais que je suis ici en terrain familier et que, partant de là, ce qui va suivre ne pourra que bien se passer. Car je ne suis plus seul, dorénavant : ils sont tous revenus. Je les attendais.
Pour qui a découvert comme moi la première trilogie de Lucas sur grand écran, à un âge où l'on (ne) va au cinéma (que) pour en avoir plein les yeux (l'on passera ses récrés du lendemain - jeudi - à se raconter le film avec ses copains dans la cour de l'école), il était quasiment impossible de ne pas se faire happer par ce tsunami planétaire que fut Le Retour du Jedi. Et forcément, quand on est gamin, ça peut laisser des traces : un 45 tours avec livret...
 Quelques jeux (débiles)...
Une revue (plus classe, celle-là : je la lisais en cachette, posée sur mes genoux, sous ma table d'écolier en bois)...
Sans parler des innombrables figurines, maquettes, etc., qui seront dorénavant conservées au sein de notre Musée des Arts Décoratifs parisien, mine de rien. (Presque 30 ans après, j'ai bien envie de m'écrier : mouhahaha !!!)
Bref. Mais au final, dans tout ce capharnaüm, le véritable attrait du film, du moins celui que beaucoup auront retenu, voire celui qui les aura marqué pour la vie, demeure sans conteste le personnage de la princesse Leïa. Grâce à  un simple (mais ô combien retors et insidieux) bikini doré, Carrie Fisher peut se vanter d'avoir fait fantasmer des dizaines de milliers de pré-adolescent(e)s à travers le monde. Et je pèse mes mots : soit vous en tombiez amoureux - si vous étiez un garçon -, soit vous vouliez lui ressembler - si vous étiez une fille. Fait de peu, le tour était joué. On peut ne pas apprécier le physique de l'actrice, elle n'en éclipse pas moins le reste de ses partenaires masculins pendant toute la longue scène d'ouverture du film. Et un tel sex-appeal, je vous assure que cela reste un très grand moment de cinéphilie. Séquence : "Pour nous, les hommes".

dimanche 9 janvier 2011

Rock'n Roll is dead

Il y a longtemps... très longtemps... dans une galaxie lointaine... très lointaine... je lisais Les Inrockuptibles. Née dans les années 80, la première formule du journal  était alors tout à fait "fréquentable" (comme ils le disaient eux-mêmes souvent à propos de certains disques qu'il chroniquait) : grand format, larges interviews, photos N&B stylisées, critiques exigeantes... et puis, ils avaient leurs chouchous : The Smiths, New Order, The Pixies, My Bloody Valentine, Björk... En un mot : une certaine idée du rock et de la pop.
De 1986 à 1996, ce fut en quelque sorte leur âge d'or. Moi, je les aimais bien à l'époque, en tout cas. Hélas, le magazine, d'abord mensuel, devint finalement hebdomadaire. Et là, malheureusement... c'était plus comme avant. Alors j'ai décroché. Mais j'en garde de bons souvenirs, cela m'a fait découvrir toute une frange de la scène anglaise qui nous changeait un peu de Rock & Folk et du Top 50. La preuve :
- The Smiths : "The Queen is dead" (1986)
Le morceau de bravoure qui ouvre l'album éponyme. Six minutes de rock survolté, emmené par un Morrissey en grande forme (She said : "Eh, I know you, and you cannot sing" - I said : "That's nothing,  you should hear me play piano").
- The Stone Roses : "Fools gold" (1989)
Solide crossover Rock/Dance music (la version intégrale se prolonge sur plus de 9 minutes), mais l'on a le droit de lui préférer le plus sobre "I wanna be adored".
- Primal Scream "Higher than the sun" (1990)
Pas le meilleur single de l'album (cf. "Come together" ou "Don't fight it, feel it", par exemple), mais assurément le meilleur groupe de rock anglais de ces dernières années.
- My Bloody Valentine "Soon" (1991)
Il faut savoir que Kevin Shields, l'homme responsable de ce chaos sonore, est à la fois un génie et un con : un génie parce qu'il est capable de produire des albums absolument incroyables ; un con parce que son groupe joue tellement fort en concert que c'en est inaudible !
- Dead Can Dance "Sanvean"  (1993)
Un groupe dont il fut peu souvent question dans les colonnes du journal, et qui n'a guère à voir avec le genre en question, mais tellement à part dans la scène anglaise qu'il m'était impossible de ne pas le citer ici.
On le voit, le Rock et la Dance ont parfois fait bon ménage. Et la liste est longue, tant il y eut de groupes influents (The Jesus & Mary chain, The Cocteau twins...) qui innovèrent en la matière au long de ces deux décennies. Histoire de garder le meilleur pour la fin, et de rendre à César ce qu'il lui appartient, j'ai même retrouvé un New Order inavouable : "Touched by the hand of God". Encore un exemple d'humour british ?

Une année de disques : semaine 1

Bonne résolution ? Ou pas ? J'ai décidé de tenir, semaine après semaine, un journal de bord de mes achats discophiles (en n'oubliant pas de mentionner l'origine de l'édition ni le point de vente). Mes tous premiers vinyles de l'année sont donc :
- Os Mutantes (la première réédition de leur deuxième album, originellement sorti en 1969, échangée à un disquaire des puces de Saint-Ouen) :
- William Sheller : "Lux Aeterna" (premier pressage, celui de 1972, acheté à mon ami BobWall) :
à suivre...

vendredi 7 janvier 2011

Nouvelles vagues

Un jour, je me le promets, j'irai passer mes vacances en Tchécoslovaquie. Ou en Hongrie. En Pologne ? Bref, l'une de ces régions d'Europe centrale ou de l'est qui furent bercées par un communisme digne de ce nom (c'est-à-dire sans Georges Marchais ni Robert Hue) en même temps qu'un folklore parcouru par des femmes-vampires (forcément lesbiennes) dont je souffre de n'avoir pas pris connaissance plus tôt, à un âge où j'aurais été, je le devine, autrement plus réceptif qu'aujourd'hui. Mais mieux vaut tard que jamais. Pour eux, je crie : "Hurrah" ! Et je remercie Notre Seigneur de m'avoir permis de découvrir le rock progressif hongrois, le jazz-funk polonais et la Nouvelle Vague tchécoslovaque ! Je les envierais presque, là-bas...
Dans le cas de cette dernière, il semblerait enfin qu'un éditeur français de DVD  (Malavida) ait eu le courage de défricher ce si riche terroir, et nous offrir les nombreuses pépites qui le parsèment. Je leur souhaite longue vie, espérant par là voir bientôt sortir, entre autres galettes, cette somptueuse adaptation de "La petite sirène", les aventures de cette apprentie "Harry Potter" sexy en diable(sse), ou encore cette envoûtante tragédie gothico-surréaliste.
Il faut dire qu'on leur devait déjà, outre une rêverie vampiresque toute davidhamiltonienne, la réédition de deux œuvres majeures - les bien-nommées "Petites marguerites" et "Fruits du paradis" - d'une contemporaine de JLG et d'Agnès Varda (cf. bio)... Ce serait dommage de s'arrêter en si bon chemin.
Enfin, comme les fins connaisseurs auront reconnu et apprécié à sa juste valeur la place qu'occupe la musique dans ces films, il me paraîtrait injuste de ne pas citer ici Lubos Fiser, compositeur pragois renommé dont les compositions mélodieuses caractéristiques continuent de me hanter semaine après semaine. Qu'on veuille bien en juger !
(R.I.P. 1935 - 1999)
S'il ne s'était agi que de la seule bande originale du film par lequel tout commença - il faut bien avoir présent à l'esprit que, dans certains cas, c'est en fonction de la musique que peut naître mon intérêt pour l'image -, ce ne serait rien. Mais il se trouve que, venant de Fiser, le charme a bel et bien opéré plus d'une fois. En témoignent les quelques clips qui vont suivre.
O Marysce a vlcim hradku (1ère partie, la deuxième restant à découvrir ici) :
 - Svatebni Kosile (1ère & 2ème parties) :

Comme par hasard, les BO (restées inédites) de la plupart des films sus-cités sont progressivement éditées depuis quelques années par le label d'Andy Votel. (Mais est-ce réellement un hasard ?) Grâces lui soient rendues ! Du coup, je pense que je vais très rapidement me renseigner pour ces futures vacances. Suggestions bienvenues.

jeudi 6 janvier 2011

Me, Myself and YouTube

Parfois, j'ai vraiment peur. Curieux de nature, si j'aspire pourtant au ravissement, à l'émerveillement, si je me reconnais un penchant affirmé envers tout ce qui pourrait  paraître kitsch, "has been", étrange, non-sens, fantastique (voire monstrueux), décalé, loser, 2nd degré, surréaliste, licencieux et j'en passe... il m'arrive encore, de temps à autre, de découvrir au hasard de mes errances, outre un spectacle inattendu, qui ne ressemble évidemment à rien de connu, un objet qui, pire encore, se révèle a posteriori innommable. Entendons-nous : quelque chose qui aille non seulement au-delà de mes "espérances", mais jusqu'à se permettre de repousser les limites même de mon propre entendement. Et là : comment résister ? Les bras m'en tombent et je reste sans voix (ou l'inverse). Désarmé, je me trouve dans l'incapacité totale de définir, voire simplement de qualifier - je l'aurais sans doute pu si je l'avais un instant conçu, envisagé - cet objet même. Car je n'étais pas prêt. J'ai eu beau ressentir un émoi diffus, un  tressaillement remonter du plus profond de mon être conscient, et me parcourir jusqu'à l'échine : rien à faire : les sons se refusent à sortir de ma bouche.
M'aura-t-on suffisamment compris, tant les mots - dans le cas où ils existeraient - ne sauraient se suffire ici à eux-mêmes ?

dimanche 2 janvier 2011

Meilleurs voeux. Part 1.

Vu que c'est la période où l'on dresse un peu partout des bilans à propos de tout et n'importe quoi, je vais tâcher ici d'innover en pronostiquant quelques films que j'aimerais voir ressortir au cinéma ou, mieux encore, en DVD zone 2 (ce qui m'épargnerait enfin d'avoir à les... comment dit-on ? "Pirater" ?) en 2011. C'est toujours un peu plus original et, sait-on jamais, ça peut même donner des idées. Voici donc, en quelque sorte, mon pré-best of pour cette année nouvelle. Séquence "Made in USA" :
- Assault on precinct 13 (John Carpenter, 1976) :
Un pâle remake sorti en 2005 n'y a rien changé : l'original, le seul, le vrai, restera toujours le meilleur. Surtout si c'est Carpenter qui s'en charge.
 - Barbarella (Roger Vadim, 1968) :
Un film qu'il est physiologiquement impossible d'oublier une fois qu'on l'a vu ! (Depuis, je veux le même modèle à la maison.) Sacré Vadim !

- Chappaqua (Conrad Rooks, 1966) :
J'en fus ébouriffé. Si ce n'est pas là le meilleur film de drogués qui soit ?
Heavy Traffic (Ralph Bakshi, 1973) :
Nettement plus surréaliste que Fritz the cat. (Qui, dans son genre, plaçait déjà la barre assez haut.)
- Putney Swope (Robert Downey, 1969) :
Voilà ce que j'appelle un film vraiment funky. Et je ne parle pas (seulement) de la musique.
à suivre...